Emilia et Luzia sont deux soeurs vivant au début du siècle dans l'arrière pays du Brésil. Elles sont orphelines et éduquées par leur tante qui leur apprend le métier de couturière. Si Emilia, l'aînée, rêve du grand amour et des jolies robes à la mode que lui interdit de coudre sa tante, Luzia est plus terre à terre. Suite à une chute dans son enfance, son bras est tordu. Depuis elle est surnommée Victrola par tout le village, du nom de cet instrument qui emet de la musique et dont l'aiguille maintenue par un bras désarticulé lit les disques. Elle subit les vexations des enfants et les colibets des femmes. Elle est vouée à rester célibataire car aucun homme ne voudrait se marier avec une femme comme elle. Elle n'a pas d'avenir. Quant à Emilia, elle rêve d'un avenir qui semble inaccessible.
Pourtant chacune aura un destin incroyable. Appartenant à des camps opposés, elles auront pourtant un avenir qui peut paraître semblable à bien des égards. Alternant les chapitres avec l'une, puis l'autre soeur, nous découvrons le Brésil du début du siècle, les colonels de l'arrière-pays qui gouvernent gens et bêtes, les cangaceiros, ces terribles bandits qui sillonnent la caatinga, véritable désert, arride, poussièreux et inhospitalier à la saison sèche, luxurieux lorsque la saison des pluies s'abbat. Nous vivons aussi les heures sanglantes de la révolution et les carnavals au bord de la côte.
C'est l'occasion de s'immisser dans un monde où l'on vit avec un peu de farine de manioc, de viande séchée et de haricot à la belle saison. Où les femmes ne sont rien, où leurs taches sont inombrables. Où les règles et les croyances envers les saints sont respectées par tous.
De la plaine arride de la caatinga à l'exubérance des riches familles sur la côte, j'ai aimé suivre ses deux soeurs qui resteront unies par le souvenir, qui forgeront chacune leur avenir, en suivant des chemins différents...
Un seul regret : une petite coquille dans la traduction et l'inversion des prénoms des soeurs à deux reprises... pas bien grave mais je ne peux m'empêcher de pester au moment de la lecture.
Pour autant c'est bien sur un livre formidable que je conseille à toutes celles (et ceux !) qui souhaitent se plonger dans l'histoire de deux femmes, dans l'histoire du Brésil, dans une histoire teintée de pudeur, le tout en 850 pages !
12 commentaires:
C'est marrant, je l'ai remarqué il y a peu... quant aux coquilles, c'est inadmissible.
ça me rassure alors... je ne suis pas la seule à être intraitable... parfaitement intraitable ! ;o)
Ce livre m'inspire. Je suis vraiment curieuse de connaître la destinée de ces deux femmes. Mais 850 pages ! Elles ralentissent mon engouement !
Il faut que je te dise aussi que j'ai 4 livres de 1000 pages à lire... et je les recule de plus en plus dans la pile !
Ne t'arrêtes pas au nombre de pages... on est très bien (et très vite) en compagnie de Luzia et Emilia... je n'ai pas vu passer les 850 pages ! ;o)
Ça a l'air très intéressant, je ne le lirai pas tout de suite mais je le note :)
Un de plus dans la LAL.
Moi aussi les coquilles me font perdre un moment le plaisir de la lecture.
Mmmm, je ne me sens pas de lire des pavés en ce moment...
@ Adalana : un beau livre !
@ Somaja : ouiii ! ;o)
@ Bladelor : je comprends tout à fait ! En fait c'est mon envie actuelle de pavés que je ne comprend pas ! ;o)
Super tentant, ça. Le brésil, une telle histoire... cool! Noté!
@ Karine : comment va ta panne de lecture ??
Quelle magnifique histoire! Il m'a presque rendue insomniaque! Belle écriture, mon histoire personnelle avec le Brésil a sûrement aidé à m'y faire plonger encore plus fort. J'aurais aimé que ce livre ne se termine jamais!!!
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