Comme je vous le disais, se retrouver dans une grande librairie bien fournie avec 3 autres lectrices compulsives est un drame palesque ! C'est ainsi que sur les conseils de Karine, j'ai emporté ce petit Maurice sans en avoir jamais entendu parlé, juste intéressée par le fait qu'il s'agissait d'une histoire d'homosexualité dans l'Angleterre pudibonde du début du siècle dernier... et puis, rien qu'en regardant la couverture, Karine avait ce petit air rêveur que vous laisse les livres qui nous ont vraiment marqué... Rien que pour ça, il fallait que j'essaie !
Au début du siècle dernier donc, Maurice Hall fait partie de la bonne société vieillissante de Londres. Depuis sa jeunesse, on lui a bien inculqué qu'il devrait se marier et avoir des enfants... mais il a beau être entouré de sa mère et de ses deux soeurs, Maurice vit surtout en pension, à l'école puis au collège, uniquement composé de garçon. On ne se mélange pas à l'époque. La puberté, c'est entouré de garçons qu'il la traverse. Il fait des rêves qu'il ne comprend pas, il a aussi des réactions qu'il ne s'explique pas toujours.
Et c'est à Cambridge qu'il rencontrera Clive et celui-ci lui ouvrira les yeux sur ce qu'il est. Mais même si Maurice réalise qu'il n'est pas seul, il lui faut encore affronter une éducation et une société qui pense que l'homosexualité (pudiquement nommé "le mal d'Oscar Wilde") est une maladie digne de vous faire enfermer dans les pires hôpitaux psychiatriques, ce qui est un progrès puisque, quelques années plus tôt, on vous tranchait la tête.
Loin de s'assumer tel qu'il est, Maurice va passer par plusieurs étapes : misogyne, tyran domestique, râleur, il est loin de séduire. C'est finalement ce manque d'attachement au personnage qui fait que je suis passée un peu à coté de ce roman je pense. Pour autant, j'ai apprécié toute la psychologie développée par l'auteur, cette lutte de Maurice contre ses penchants, tout cela est très bien rendu, mais je n'ai pas réussi à m'identifier. Pour autant, je ne regrette absolument pas ma lecture, mais plus comme un documentaire intéressant sur l'époque que comme un roman.
Pour celles qui se sentent intéressées malgré mon avis mitigé, je vous invite à lire celui de Karine, bien plus enthousiasme forcément !
Challenge classique de Cess : 5 !!