mardi 22 octobre 2013

Corpus Equi - Diane Ducret



Voici un roman court, mais dense. Diane Ducret nous conte sa rencontre avec Zascandyl, petit cheval espagnol qui conquiert son coeur lorsqu'elle n'a que 14 ans. Mais Zascandyl n'est pas éternel et l'auteure nous raconte aussi la douleur d'avoir perdu un être cher. La lente descente aux enfers. La solitude qui l'envahit. La culpabilité de ne pas avoir été présente. A travers les mythes liés au cheval, Diane Ducret tisse avec une très belle plume, la joie et la douleur de cet amour. 

Je vais avoir beaucoup de mal à vous parler de ce roman. Décontenancée par le style qui peut paraître ampoulé de prime abord, je me suis surprise à le trouver en réalité particulièrement poétique et puissant. Exigeant aussi. Je n'ai pas pu m'empêcher de le dévorer en quelques heures mais il s'agit d'un roman qui doit se déguster lentement. Ce que je ferai... si j'ai le courage de le relire un jour. Parce que c'est une lecture qui fut aussi éprouvante pour moi. Les récits qui parlent de l'amour des chevaux m'attirent comme un aimant, et me rebutent tout autant. De par mon histoire, je me sens proche de ses récits, et refuse pourtant d'y succomber. Je m'étais engagée à lire celui-ci, sinon je l'aurais surement laissé trainer un moment. Tout comme ce billet, que je repousse déjà depuis 4 jours !

Je ne sais si ce texte parlera autant à une personne sans attache avec le monde équestre. Mais pour ma part, je me suis retrouvée ligotée dans les mots de l'auteure et par la puissance des sentiments qu'elle décrit si bien. Difficile de vous en dire trop. Certes, je ne risque pas de vous dévoiler l'intrigue car l'intérêt de ce texte n'est pas là. Il réside dans la beauté des mots et des images, choisis par l'auteur pour illustrer sa relation exceptionnelle avec ce petit cheval déraciné de son pays natal. 

Une boule d'émotions, renfermée dans quelques pages...

Je remercie vivement Babelio pour l'organisation de Masse Critique et les Editions Perrin pour l'envoi.

Je vous laisse avec quelques extraits...

"Caresser un cheval et se perdre dans sa robe, c'est croire qu'un miracle s'est produit, que l'on a pu l'espace d'un instant oublier l'épuisement de notre vie d'adulte, et mettre pour toujours à distance le cynisme qui jusqu'alors guettait en nous les fétiches de l'enfance."

"On sait d'une fois qu'elle est notre première, qu'elle inaugure en nous tout un champs d'expérience. La première fois que je l'avais aimé, craint, étreint. Mais comment savoir quelle sera la dernière chance de rencontrer l'un des trois ? Seuls les condamnés et les écrivains peuvent se targuer de regarder la fin en face. Je n'étais ni l'un ni l'autre, je n'avais nullement voix au chapitre."

"Les temps ont changé, vois-tu, depuis la Rome des Césars, la vie ne nous prépare plus à ces grands accidents dont l'amour comme la mort font partie. Nous sommes choyés, bordés, compris, entourés. Partout autour de nous, on nous tend des pouces à sucer. Et quand l'adversité survient, elle nous paraît étrangère, sa langue est inintelligible. Que veut-elle donc de nous ? J'ai passé dix ans à vouloir comprendre ce qui n'était que nature."

6 commentaires:

cartonsdemma a dit…

On sent toute ton émotion dans ce billet

bladelor a dit…

Bon, clairement, je ne pense pas que ce livre soit pour moi mais ton billet est superbe et transpire l'émotion que tu as ressenti lors de ta lecture, alors juste pour ce partage, merci !

Sandy a dit…

@ Emma : Merci !

@ Bladelor : booo... tu vas me faire rougir ! Merci

Cess a dit…

Tout comme Bladelor, je ne pense pas que ce soit mon genre de livre mais ton billet est magnifique.

Syl. a dit…

Je ne vais pas le noter. Mais tu étais toute trouvée pour cette lecture.

Sandy a dit…

Cess : merci

@ Syl : heureusement qu'il y a eu Masse critique, sinon je passais à coté !