samedi 7 juillet 2012

L'étalon - D-H. Lawrence



Il y a peu de temps, j'avais découvert avec émerveillement L'amant de Lady Chatterley du même auteur (pfiouu, presque 2 ans déjà !). Depuis j'avais très envie de lire un autre roman de Lawrence et allez savoir pourquoi, je m'étais fixée ce titre en tête, que j'ai eu du mal à trouver en plus. Finalement, j'ai enfin pu l'attaquer avec beaucoup d'enthousiasme ! Enthousiasme qui a fini par retomber rapidement ! 

Dans l'Angleterre des années 1920, la jeune Louise Witt ne trouve pas sa place. D'origine américaine, elle a épousé Rico, un australien. Leur amour passionnel est finalement un échec et ils ne réussissent qu'à s'auto-détruire. Lorsque la mère de Louise, Mrs Witt, débarque d'Amérique, elle cerne tout de suite l'état des relations de sa fille et de son beau-fils. Observatrice, cynique, ses piques font mouches et elle ne supporte pas son gendre (qui le lui rend bien).

L'élément déclencheur dans ce petit trio auto-destructeur ? Un cheval ! Un superbe étalon nommé St Mawr dont le regard sauvage et libre hypnotise Louise. Immédiatement, elle l'achète, soi-disant pour son mari... et qu'importe si Rico n'a visiblement pas la compétence pour gérer un tel cheval. Avec St Mawr, le couple récupère Lewis, un drôle de palefrenier, économe en mots, qui fera le parallèle avec Phoenix, le palefrenier Indien de Mrs Witt.

Et ensuite... ? Et bien pas grand chose malheureusement ! Le roman s'étire entre des discussions philosophiques sur l'homme mythique (autrement dit le héros) qui n'existe plus (j'avoue, j'ai eu du mal à suivre !), des descriptions à rallonge de chaque personnage, des soupirs d'ennuie, et le lent abandon de Louise et de sa mère.

"- Je ne saurais te le dire, Louise. Mon avis est que les hommes d'aujourd'hui sont devenus des demi-portions. Mais je peux vivre malgré cela.
- Non, maman. J'ai l'impression que nous vivons grâce au feu d'un ancien combustible, comme le chameau qui survit grâce à l'eau que contiennent ses bosses. La vie n'afflue pas en nous, maman, comme elle afflue en St Mawr lui-même, bien qu'il soit un animal domestiqué. Je n'arrive pas à vivre, maman. C'est clair, je n'y arrive pas.
(...)
- Ma chère fille, peu importe ce que l'animal humain pourrait être : il serait en tout cas bien dangereux.
- Je voudrais qu'il le fût, maman. Ces hommes vides, sans danger, qui ne sont que sentimentaux et rancuniers, me font mourir.
- Sottises ! Tu n'es pas en train de mourir.
- Si je le suis. Et je serais déjà morte s'il n'y avait pas St Mawr, Phoenix et Lewis !"

Le cheval et les 2 palefreniers vont donc représenter la vitalité, la puissance voir même la dangerosité que les hommes policés des petits milieux bourgeois que fréquentent Louise et sa mère ne possèdent plus. Leurs douceurs et leurs bonnes manières leur ont finalement retirées leurs attributs masculins et l'ont peut comprendre l'ennui qui ravage les 2 femmes (mais malheureusement... la lectrice aussi !)

Je retiendrais la langue vipérine de la mère qui ne se cache plus derrière le masque de la politesse ! Notamment après un accident produit alors que Rico montait St Mawr, lors d'une conversation de thé où Mrs Witt prend ses visiteurs à contre-pied :

"- Mais voyez-vous, ajouta-t-elle sur le ton de la confession de bonne femme, si ce n'est pas la vieille jument grise qui défend l'étalon, qui le fera ? Toutes les jeunes filles en fleurs vont défendre mon beau gendre. Vous même vous êtes déjà si chaleureuse à son endroit ! Je suis Américaine et je me fais un devoir de toujours soutenir les accusés. Et je soutiens l'étalon. Je dis que ce n'est pas juste. Il a été renversé et cloué au sol par mon gendre - qui peut l'avoir fait volontairement ou non. Et maintenant les gens l'insultent. Dites seulement à tout le monde, Mrs Vyner et doyen Vyner, (...) que la sympathie de la belle mère va à l'étalon.
(...)
- C'est un message bien étrange dont vous nous chargez, Mrs Witt.
(...)
- Oh mais propagez-le, doyen, propagez-le supplia-t-elle en le regardant avec une vive attention."

Malheureusement, même la cynique Mrs Witt va finir par s'éteindre et se renfermer sur elle-même.


Du coup, j'ai lu ce roman en diagonale, je l'avoue ! Même si je comprends l'intérêt de la critique de Lawrence, je suis restée bien à coté et cette lecture fut une très grosse déception.



Challenge classique de Cess : 6

7 commentaires:

Syl. a dit…

Pas envie du tout et à la lecture du billet, encore moins !
Je sais pourquoi tu as choisi ce livre... pour le cheval.

Adalana a dit…

Je n'en ai jamais entendu parlé, à raison sans doute vu ton avis !
Par contre j'ai dans ma PAL L'amant de Lady Chatterley que j'ai hâte de lire !

Sandy a dit…

@ Syl : Pour la relation avec le cheval oui !

@ adalana : Il FAUT lire L'amant de Lady Chatterley !! Il y a qq longueurs mais c'est vraiment un beau roman avec des idées très modernes et féministes !!

Cess a dit…

Je dirai : tout comme Adalana !!!

Sandy a dit…

@ Cess : Alors même punition... LIS L'amant de Lady Chatterley !! Il sera parfait pour un "classique par mois" !!!

bladelor a dit…

J'ai L'amant dans ma PAL et je ne note pas celui-ci donc !!!

Sandy a dit…

@ bladelor : même punition que pour Adalana : LIS LE !!!