dimanche 30 janvier 2011

Coco la bite - Gérard Delbet



Voilà un roman que je n'aurais certainement jamais lu s'il n'y avait pas eu les masses critiques de Babelio ! J'ai été séduite par les petits extraits qui apparaissaient dans la présentation : des petites phrases enfantines qui assainaient de grandes vérités comme des claques !

Maintenant je me rends compte qu'il est très difficile de parler de ce roman. C'est une expérience un peu à part. J'ai beaucoup aimé. Je craignais de me lasser du style qui m'avait séduite au départ. Mais aucun problème, je me suis laissée entraîner jusqu'au bout par Coco la bite et je ne l'ai pas regretté !

Nous suivons donc Coco la bite, prénommé ainsi par sa famille car c'est le seul de ses organes en parfait développement. A part ça, il a un pied boiteux, un oeil qui dit merde à l'autre et il reste indéfiniment petit et moche. C'est ce que tout le monde lui dit... surtout sa famille. Coco la bite grandit dans un environnement qu'on ne lui envie pas. A 7 ans, il a déjà vécu un an en famille d'accueil, suite à une "correction" qui a mal tourné.

Rempli d'émotions, rempli d'un amour qu'il ne peut évacuer et d'une envie de fuir qu'il ne peut mettre à execution, Coco s'enfuit en esprit : il organise des courses de brosse à dent dans le caniveau, comme il y a longtemps, on organisait des courses d'escargots, il sympatise avec les gens de son quartier : un arménien photogaphe, une prostituée de Pigale... Il s'imagine des départs dans une voiture épave qui reste toujours ouverte.

Dans ce texte, vous flirtez constamment entre humour et noirceur. Les corrections infligés à Coco, les phrases qui lui sont dites sont d'une grande cruauté. Coco la bite est rempli d'humour et parfois l'innocence revient au galop... poursuivit par une vérité bien triste.

Une jolie lecture d'une certaine façon, parce que ce petit garçon est malgré tout plein de fraîcheur et pour le mélange de l'innocence et de la dureté !

"Là-dessus, il est parti et ça m'a fait un grand trou d'amitié dans l'existence."

"Et là, ils avaient merdé grave : j'étais raté. Pas fini plutôt. Comme si les géniteurs avaient eu une panne d'inspiration ou freiné, mais trop tard."

"Les enfants battus sont toujours d'accord avec tout. Ca les rend sympathiques. Et indétectables. Ils savent prendre leur mal en patience. Ils prennent le mal en patience. Ils l'attendent. Leur vie est réglée. Quand c'est le temps des sales quarts d'heure, ils savent qu'il faut laisser les flots s'exprimer. Ne rien retenir. Quand on a fini de pisser de peur, on pleure, quand on a fini de pleurer, on saigne. On a l'enfance bien occupée."

J'arrête là pour les citations, il y a des petites phrases importantes à chaque page dans ce roman !
Je remercie Babelio et les Editions du Bord du Lot pour l'envoi.


2 commentaires:

Syl. a dit…

Difficile de dire si je lirai un jour ce livre. Bonne semaine Sandy...

Sandy a dit…

Un joli roman mais c'est particulier ;o)