mardi 8 novembre 2011

Mister Pip - Lloyd Jones



Je vais avoir beaucoup de mal à vous parler de ce roman. Parce qu'il m'a énormément surprise. Je l'ai acheté un peu sur un coup de tête, il me semblait avoir déjà vu cette couverture sur des blogs... sans me souvenir des avis, ni même de l'histoire. Alors je l'ai commencé, sans savoir à quoi m'attendre...

J'ai émergé dans une île sans nom, proche de l'Australie, dans un passé très récent. Les dates sont rares mais nous sommes dans les années 90. Une guerre fait rage, les Blancs ont fui l'île, certains Noirs sont devenus des rebelles et se battent contre les Peaux-Rouges, une armée du gouvernement. Les habitants de l'île sont seuls au monde. Impossible de fuir, ils sont obligés d'attendre, sans information valable, uniquement les rumeurs qui circulent. Ils ne manquent pas de nourritures, ils ont des fruits et des poissons et doivent combattre l'ennuie.

Il n'y a plus d'école et les enfants tournent en rond. Les jours s'écoulent sans but. Jusqu'à ce que le seul Blanc resté sur l'île accepte de leur faire classe. Surnommé Bel-Oeil, Mr Watts est marié à une femme Noire qui semble folle. N'étant pas réellement professeur, il décide de leur lire "le plus grand roman du plus grand écrivain anglais du XIXème siècle, Charles Dickens" autrement dit, De Grandes Espérances. Et c'est ainsi que Pip, le héros de Dickens, envahit le quotidien des enfants et les foyers de l'île. Si les enfants découvrent un monde nouveau, l'Angleterre du XIXème siècle, les parents ne sont pas forcément tous séduits par cette nouveauté, surtout Dolorès, la mère de Mathilda, petite fille de 13 ans et notre narratrice.

Mais l'existence de Pip n'est pas le seul problème de l'île. La guerre se rapproche et les événements qui s'ensuivent sont durs, très durs. J'ai été surprise par ce ton tranchant, ce tragique sans pathos. Le début du roman démarre un peu comme un conte léger et en quelques pages, nous voilà jeté dans la réalité froide et dure de la guerre dans toute son horreur. Je n'ai pas vu venir le tournant.

Dans ce roman, Lloyd Jones met en avant 'importance de la littérature, de l'imaginaire dans la vie quotidienne, sa puissance face à la peur. Un roman qui m'a secoué... Et contre toute attente, j'ai désormais très envie de découvrir "De grandes espérances" de Dickens !

"Je n'éprouve rien à me rappeler ces instants. Que l'on me pardonne si j'ai perdu toute sensibilité ce jour-là. C'est la dernière richesse qui m'ait été prise"

5 commentaires:

Adalana a dit…

Je l'ai noté il y a un moment déjà mais pas encore acheté, en tout cas ton avis donne envie de le lire :)

choupynette a dit…

j'avais beaucoup aimé cette lecture!

Sandy a dit…

@ Adalana : ce fut une totale surprise !

@ Choupynette : c'est peut-être chez toi que je l'avais vu alors ! ;o)

bladelor a dit…

Mmm, tu m'intrigues avec ce billet. J'ai envie et puis j'ai peur aussi. La citation est très belle.

Sandy a dit…

@ Bladelor : J'ose pas te le recommander... et même temps je suis bien curieuse de savoir si tu partagerais mon impression ?