Le baiser dans la nuque - Hugo Boris

Comment vous parler de ce roman ? J'ai bien peur que mes mots soient trop faibles pour exprimer ce que j'ai ressenti en le lisant. Depuis que je tiens ce blog, depuis que je lis tout simplement, il y a des romans qui restent au-dessus du lot, des romans que l'on chérit des années plus tard, que l'on relit ou que l'on caresse tout simplement au souvenir des beaux moments qu'ils nous ont offert. J'ai envie de dire qu'avec Le baiser dans la nuque, Hugo Boris a réalisé l'exploit d'écrire un roman qui se place au-dessus de tout ces romans que je chérie, un roman qui se place en tête de mes plus beaux coups de coeur, un récit qui m'a poignardé, qui m'a séduite, qui m'a rendu heureuse, qui m'a fait couler des kilomètres de larmes, un récit qui m'a touché au plus profond...

Mais revenons au début, à ma rencontre avec l'auteur. J'ai découvert Hugo Boris grâce à Isabelle, avec son tout dernier roman (j'ai fait les choses complètement à l'envers !) : Je n'ai pas dansé depuis longtemps qui m'avait déjà profondément marqué. J'avais ensuite enchaîné avec son deuxième roman La délégation norvégienne qui m'avait séduite, amusée et prouvé une fois de plus qu'Hugo Boris est un grand auteur qui ne se prend pas au sérieux ! J'étais déjà résolument conquise et réclamais déjà une quatrième publication ! Depuis cette lecture (un an maintenant donc !) je vérifiais fréquemment dans les librairies si son premier livre était disponible... sans succès... J'aurais pu le commander c'est bien vrai... mais je ne suis pas trop du genre à commander, j'attends de tomber dessus, un peu comme le destin...

Et cette semaine, le destin a frappé un grand coup, toute une pile des romans de l'auteur m'attendais à ma future librairie habituelle ! Quelle joie ! Je l'embarque sans me poser de question, confiante... Je ne m'attendais certainement pas à ça !

217 pages de pur bonheur, 217 pages de mots de miel...

Une histoire simple, Fanny est sage-femme, mais elle est aussi atteinte d'une maladie. Elle sera sourde. A quelle échéance ? Elle l'ignore. Mais il n'y a pas de doute, elle sera sourde. Alors, comme un pied de nez, elle décide d'apprendre à jouer du piano. Elle choisit Louis, un homme doux, mystérieux. Avec peu de mots, quelques gestes pudiques, et beaucoup de musiques, Fanny et Louis apprennent à se connaître, à se soutenir.

Hugo Boris est un magicien des mots. En quelques mots, il vous fait ressentir le désir, le doute, la complicité, l'humour aussi, l'amour de la musique... J'aimerais vous déposer quelques phrases en exemple comme j'aime souvent le faire, mais avec ce roman, je suis incapable d'en sélectionner un bout. C'est tout le texte qu'il faut lire, il faut déguster la musique d'Hugo Boris pour l'apprécier. Jusqu'au titres des chapitres qui se lisent comme un poème. Hugo Boris ne fait rien comme les autres auteurs, ses romans ont toujours une petite touche originale dans la présentation, un petit clin d'oeil sur ce qui se fait habituellement en littérature, et que l'on peut changer.

Je ne sais pas comment vous dire à quel point ses mots m'ont transportée. Je ne peux que vous inviter à les découvrir par vous même, en espérant que vous soyez séduite à votre tour.

Et quand même parce que je n'y résiste pas, un petit extrait :

"Il se lève, s'assoit sur le velours où elle se tenait assise à l'instant, et, sans toucher au clavier, cherche la place exacte où elle était, la position de son corps, de ses bras à demi levés, veut retrouver en tâtonnant la position juste, se glisser dans le souvenir qu'il a d'elle."