vendredi 24 septembre 2010

Un cavalier sur mesure - Helen R. Myers



Je ne sais s'il est vraiment utile de préciser le nom de l'auteur que nous allons oublier aussi vite après l'avoir lu, soyons honnête ! Je me faisais une joie cette été de participer aux Harlequinades mais finalement je n'aurais pu lire que cet exemplaire... on ne fait pas toujours ce que l'on veut (malgré la chanson !)

Ce livre, je l'avais déniché dans un vide grenier. Il m'avait été offert en achetant 2 autres livres... c'est l'avantage de faire le vide grenier avant remballage... les offres se font plus intéressantes, les vendeurs étant peu enthousiastes à l'idée de ramener leur marchandises après une journée longue comme le bras ! Rien qu'au titre et à la couverture kitchissime à souhait, je savais qu'il serait parfait pour les Harlequinades ! Et je n'avais pas tord ! Mesdames, attention vos yeux, vous avez là un modèle typique du genre Harlequin, une référence même qui m'a faite hurler de rire...

Dois-je tout de suite avouer que je l'ai tout de même lu avec grand plaisir et que la midinette que je suis, a suivi avec passion (presque !) l'histoire de Kate et Michael ? Mais j'y reviendrais plus tard ! Je vous avoue aussi que le livre entier est truffé de dialogues "pré-machés, pré-digérés" (comme chez macdo !) et de phrases toutes faites... bref, j'ai presque corné une page sur deux tellement chaque paragraphe me faisait rire !

Mais je sens monter votre impatience et j'entends d'ici vos cris déchaînés (hum... oui si je veux !) Voici donc l'histoire tant attendue de Kate et Michael !

Kate est une jeune femme brillante qui réussit une belle carrière professionnelle. A même pas trente ans, elle occupe un poste haut placé dans une agence de publicité. Pourtant elle s'est battu pour y arriver. En effet, elle vient de la campagne, a vécu son enfance dans une ferme où son père les a abandonnés elle, son frère plus jeune et sa mère. Il a fallu travailler dur pour survivre (nourrir les cochons, rentrer les poules, bref, une vraie vie à la Laura Ingalls mais en plus tragique et sans Charles Ingalls !)

Coté personnel en revanche... elle est seule... pas de fiançé (oui chez Harlequin ancienne génération, on ne parle pas de "petit ami" mais de fiançé... c'est plus classe et plus légitime !) et sa seule amie est aussi sa secrétaire particulière... Malheureusement (pour elle !), son jeune frère, lui, est amoureux et coule déjà une vie de coq en pâte avec sa douce et future épouse. Mais si Kate se présente au mariage seule... c'est la honte sur toute la famille dans le village... et sa mère (archétype de la mère glue !) ne saurait tolérer qu'elle vienne seule... elle est prête à lui dénicher un cavalier si nécessaire (et éventuellement à la caser avec l'un d'entre eux, si possible !)

Pour éviter cette catastrophe, et sur les conseils de sa secrétaire, Kate propose à Michael, "l'homme pot-de-fleurs" de l'accompagner. Il s'agit de l'employé chargé de prendre soin des plantes du bureau. Mais en réalité, et nous l'apprenons très vite (mais pas Kate) c'est surtout un agent du FBI (oui au moins !) en planque car dans le même immeuble est installé un consulat, visiblement sous surveillance discrète.

Même si Kate est assez claire sur le fait qu'elle cherche uniquement une personne capable de l'accompagner à ce mariage, Michael imagine déjà le rendez-vous galant. Il faut dire que le pauvre a eu le temps de fantasmer sur elle pendant qu'il arrosait ses plantes, alors qu'elle le regarde à peine ! Bien sur quand il comprend mieux la situation, il est fortement vexé et se sent humilié comme un poux (pauvre chou !) S'ensuit une scène où ils se font attaqués dans la rue et où Michael pourra éblouir sa douce par sa technique de combat à mains nus ! Mais cette petite bagarre est loin de calmer ses nerfs et il décide, là comme ça, de se jeter sur elle et de l'embrasser dans la rue ! Loin de se défendre, la farouche se laisse aller à ce baiser orageux, les submergeant tous les deux... mais ne réglant pas la situation entre eux...

Kate étant donc toujours seule pour le mariage, sa môman lui envoie le vétérinaire du patelin, tout disposé à lui servie de chevalier servant. Bien sur, le (vieux) monsieur passe la prendre à son bureau est rencontre Michael en train d'arroser les plantes. En le voyant débarquer, Kate est mortifiée et Michael ne peux s'empêcher de se moquer du véto qui ne s'en rend même pas compte ! Après ce rendez-vous manqué, Michael est plus calme et propose à nouveau de l'accompagner au mariage...

Le jour J, Michael est juste fabuleux (comme il se doit chez Harlequin) et réussit à se mettre dans la poche et les invités et la môman de Kate, présentée jusque là comme un dragon ! Comme c'est elle qui récupère le bouquet de la mariée, nous aurons droit à la scène de la jarretière avec Michael chargé d'enfiler la jarretière... Arrêtez moi si je me trompe, mais ce n'est pas à la mariée que ce "jeu" doit s'appliquer en principe ? Bref c'est bien plus intéressant si cela se déroule entre nos deux héros ! Kate est bien sur, de plus en plus troublée par cet homme viril qui ne cesse de vouloir la séduire.

Et pourtant, après cette journée parfaite, la vie de nos deux (futurs) tourtereaux est loin d'être simple. Kate est surchargée de travail et refuse toujours de s'engager... quant à Michael, il ne lui a toujours pas avoué son vrai métier... et oui c'est comme ça dans Harlequin, il y a toujours du suspense ! Finalement Kate découvrira son métier par hasard : alors que Michael est en train de désamorcer une bombe, elle pense qu'il est en train de la poser et le dénonce au premier agent de police qui passe... auquel Michael présentera immédiatement sa plaque d'agent du FBI avec autorité ! Kate passe donc pour la poule blonde de service et s'enfuit, furieuse, pleurer chez sa môman ! Maman qui lui remettra les pendules à l'heure... elle repart vite chez elle pour appeler Michael et s'excuser... mais hôô merveille, celui-ci l'attend déjà chez elle (on est doué au FBI pour rentrer par effraction chez les gens !) et c'est parti pour une nuit de folie... que vous imaginerez bien sur, on est pudique chez Harlequin !

Je sais... je suis en train de faire un roman sur un roman... mais je ne résiste pas à l'envie de vous lister les qualités habituelles des héros harlequin... politesse oblige, commençons par Madame, que nous appelerons, Harlequine (aucune référence au personnage italien !)

  • Tout d'abord l'Harlequine est sensible : Monsieur est furieux et Madame est "bouleversée, au bord des larmes".
  • L'harlequine est impressionnable : "toujours appuyée au mur, elle le regardait avec des yeux écarquillés, la bouche ouverte, comme si c'était la première fois qu'elle le voyait."
  • L'Harlequine est boudeuse : "Elle promit de se venger, de ne plus jamais lui adresser la parole" (promesse qu'elle ne tient même pas une heure bien sur !)
  • L'Harlequine est nunuche (si un peu quand même !) : "Mais je n'ai plus peur quand vous m'embrassez, avoua-t-elle." (je rappelle qu'elle est proche de la trentaine...!)
  • L'Harlequine est colérique : "Je le maudis ! Il a tout fait pour me séduire, pour que je m'attache à lui, et puis... il me laisse tomber !" (ho my god, il ne l'a pas appelé depuis deux jours... qui a dit exigeante dans le fond de la salle ?!)
  • L'Harlequine est faible (héé oui) : "Comment aurait-elle pu dire une chose pareille, lorsque le simple contact de ses doigts sur sa joue la faisait frémir ?"
  • L'Harlequine, malgré un look de m...de, est séduisante : "combinaison de léger coton tabac et mocassins assortis"... personnellement avec ça, je ne ressemble à rien, mais Kate est juste magnifique... allez comprendre !
  • L'Harlequine est différente ! Kate mesure 1m71 mais l'auteur réussit à nous la faire passer comme une girafe qui n'arrive pas à trouver d'homme à sa taille. Je fais seulement 3 cm de moins et je ne me suis jamais sentie girafe... Et puis de toute façon, c'est elle qui le dit : "Je ne suis pas n'importe quelle femme" Moi non plus... je dois me transformer en Harlequine... les mocassins en moins !
C'est bien joli tout ça, mais je vous connais... vous n'êtes intéressées que par l'homme, l'Harlequin en puissance, le mâle mystérieux et ténébreux !
  • Sachez que l'Harlequin est sûr de lui ! "Vous n'abandonnez jamais, n'est-ce pas ? Pas quand il s'agit de vous, Kate."
  • L'Harlequin est sensible (petite chose !) : "Mais cela n'aurait pas effacé la douleur cuisante qu'il éprouvait en cet instant, une souffrance d'amoureux éconduit."
  • L'Harlequin est fier : "Hélas, elle avait fait bien pire que l'insulter, elle l'avait mortellement blessé dans ses sentiments." (L'Harlequin a aussi une tendance de faire d'une colline, une montagne !)
  • L'Harlequin est courageux et défend sa belle : "Sans savoir comment, elle se retrouva en sécurité derrière lui, tandis qu'il faisait face seul à leur agresseur."
  • L'Harlequin est sauvage, viril, chaud bouillant (graaouuuu) : "Brutalement, il l'attrapa par les épaules, la plaqua contre lui, et écrasa sa bouche sur la sienne. Ce n'était pas un baiser qu'il voulait lui donner, mais une punition, une leçon."
Voilà... avec ça, vous avez de quoi fantasmer pour les prochaines nuits froides de l'hiver qui arrive !

Mais surtout quelques phrases chocs qui valent leur pesant de cacahuètes !

"Kate s'engouffra dans son bureau comme un ouragan déferle sur les côtes du Mexique."

"Elle bouscula presque Michael et s'engouffra dans sa voiture. En mettant le contact, elle se cassa un ongle. Queslque chose s'était aussi cassé, tout au fond d'elle, mais elle n'aurait pas su dire quoi."

"Et lentement, comme les premiers rayons du soleil viennent réchauffer la campagne mordue par le gel, Kate se laissa aller dans les bras de Michael, tiède, souple, amoureuse. Il savoura ce bonheur comme un homme longtemps perdu dans le noir voit enfin poindre le jour."

Et bien figurez-vous... je me demande si ce n'est pas à tous ces clichés que l'on reconnaît un bon Harlequin ?! Parce que, qu'est-ce que j'ai pu rire à la lecture de celui-ci ! Et franchement... on se laisse prendre au jeu... j'étais impatiente de découvrir comment Michael allait séduire sa belle Kate... et l'avantage chez Harlequin, c'est qu'en fin de compte les choses vont assez vite !

Pour résumer, Harlequin nous fait toujours rêver :

"Comme un homme assoiffé boit à même la source, à pleine bouche, il embrassait Kate sans retenue, à en perdre le souffle et la raison."


14 commentaires:

Lily a dit…

MDR !!
Enorme !! Ton billet est hilarant ! =)
Merci pour ce moment de fous rires eheh !!

Cécile a dit…

MDR l'agent du FBI !!! TRop bon !
Oui la jarretière c'est la mariée il me semble.
Trop drôle le coup de l'ongle cassé aussi... :)
Je me suis bien marrée ! Merci !

Mylvac52 a dit…

Excellent billet ! que de poésie ! Incroyable ! (surtout l'ouragan sur les côtes du Mexique ! Il faut le lire pour le croire !)

Pimpi a dit…

LOL, effectivement, la jarretière, c'est la mariée qui la porte, jamais celle qui attrape le bouquet, m'enfin!! :D

Azilys a dit…

oh Sandy ! tu me donne envie de me faire un harlequin ! ça fait 10 minute que je glouse par le nez comme une pintade (oui c'est pas joli)
ton billet est juste génial !
merci pour ce bon moment!

Mlle Pointillés, pliée en deux...!! a dit…

Hihihi...Incorrigibles Harlequins!! ^^
Je me marre encore pour l'extrait de l'ongle cassé!! ;)))

Nataka a dit…

Harlequin, champion de l'amour... et de la figure de style ! Ca existe comme job, en vrai, arroseur de plantes ?

Purple velvet a dit…

holalala, elle se casse un ongle! quel drame pal-pi-tant! :D

Sandy a dit…

Lily et Cécile : merci, mais je vous assure, c'est le livre qui est hilarant !

Vilvirt : ami poète bonsoir ! Harlequin est doué en poésie !

Pimpi : Ha quand même il me semblait bien ! Je n'ai eu qu'une fois l'occasion d'assister à ce "jeu"... my god, quelle horreur ! :o)

Azilys : mais n'hésite plus craaaque ! Un bon vieil harlequin rempli de clichés c'est excellent pour les zigomatiques ! Moi quand je rigole fort (ou quand je suis bourrée !), je rigole comme un petit cochon, ça amuse beaucoup mon homme et nos amis !

Mlle Pointillés : ha moi aussi qu'est-ce que j'ai ri ! Je me ronge les ongles alors j'ai rarement l'occasion de me casser un ongle...toute façon les ongles longs c'est pas pratique pour pianoter sur le clavier !

Nataka : Harlequin, champion de l'humour aussi ! Je rappelle que c'est un arroseur de plante, doublé d'un agent du FBI, ça sonne mieux comme job !

Purple velvet : Mais tout est pal-pi-tant chez Harlequin !! Il lui touche la cheville... ho my god, quel goujat ! :o)

anne a dit…

Dieu que c'est beau ! Je suis hilare à la lecture des extraits, le plus beau étant sans conteste le coup de qqchose cassé en elle, comme son ongle. :-D

C. (anonyme) :)) a dit…

Rien ne remplacera un flamboyant Aventures & Passions !!! Si, si. C'est ce que je pense.
Na.

Sandy a dit…

ha mais je ne cherchais pas à remplacer un A&P, nous ne sommes pas là dans le même registre ! Là ce serait plutôt du B. Cartland version moderne... c'est surtout très drôle même si je ne pense pas que ce soit l'objectif premier de l'auteur ! ;o)

Unknown a dit…

j'adore ... je vois que tu es tombée sur une perle toi aussi
Belle analyse ;)

Sandy a dit…

Ouiii, un très bel harlequin traditionnel !