L'innocence - Tracy Chevalier

J'ai trouvé ce roman à l'aéroport d'Orly, ayant fini La Fille tatouée la veille ! Il me fallait absolument un livre pour profiter du vol ! J'adore lire en avion (de toute façon, il n'y a que ça à faire !). Sans parler d'un réel coup de coeur, car il manque un peu d'exaltation pour en être un, j'ai pourtant pris beaucoup de plaisir à lire ce roman ! J'ai fait confiance à l'auteur de La jeune fille à la perle qui avait su me charmer (et qui avait été un coup de coeur cette fois !) et j'ai bien fait !

Dans l'Angleterre de 1792, la famille Kellaway quitte la province de Piddletown pour s'installer à Londres. En effet, Thomas Kellaway a décidé d'accepter l'invitation de Philip Astley, proporiétaire de cirque de venir fabriquer ses chaises dans la capitale. Loin d'imaginer ce qui les attend, c'est sa femme qui le pousse à accepter, en espérant ainsi oublier la douleur de la mort récente de leur fils Tommy.

A peine arrivés, Jem et Maisie, les deux frère et soeur, font la rencontre de Maggie, une jeune londonnienne un peu délurée et à la langue bien pendue ! Son père vit de petites escroqueries et sa mère, blanchisseuse, s'épuise à la tache de l'aube jusqu'au soir, voir même la nuit ! Son frère est du genre hargneux et leurs relations sont plutôt tendues (voir violentes lorsque les parents ont le dos tourné).

La description de ces 2 familles est magnifique. Ni l'une, ni l'autre ne sont réellement épargnées. Elles sont parfois dure entre leurs membres et parfois d'une grande générosité. Le père Thomas Kallaway est plutôt du genre rêveur qui se réaliser en fabriquant des chaîses de grande qualité. Venant pourtant de la campagne, sa femme, Anne, se donne quelques grands airs mais c'est surtout une femme déracinée de la campagne qu'elle aimait tant et surtout une mère qui ne se remet pas de la perte de son fils.

A l'opposé, vous avez la famille citadine ! Le père qui trafique ses petites affaires et boit chaque jour dans les multiples tavernes de la ville, la mère qui s'échine à son travail, y trouvant son plaisir malgré les heures épuisantes et les mains calleuses. Durs entre eux, ils savent pourtant faire preuve d'amour, un amour simple et pourtant certainement plus sincère que les liens qui unissent Thomas et Anne, plus amis que mari et femme.

Et les enfants dans tout ça ? J'ai été bluffée par la petite Maggie débrouillarde ! Certes, elle est parfois agaçante, entêtée mais quel courage et quel perséverance dans cette ville noire qu'est Londres. Elle est curieuse de tout, elle connaît tous les recoins de la ville, elle se moque de ses nouveaux amis légèrement empotés par tous les changements de la ville. Mais elle a aussi ses faiblesse, elle souffre parfois de l'absence de ses parents, elle souffre aussi de ce qu'elle a du faire par le passé... Elle m'a donné envie de la réconforter.

La relation qui l'unit à Jem est très belle. Le petit campagnard se révèle pas si pato et il ressent le besoin de protéger Maggie. Un peu comme sa soeur Maisie qui est tombée amoureuse du fils de Philip Astley, héros du cirque et libertin notoire.

Au milieu de cette galerie de personnage, on rencontre William Blake, graveur et poète. Ses convictions profondes en feront un traître pour certains, dans cette Angleterre inquiète qui observe la révolution en France d'un mauvais oeil.

Et ce fut un régal de suivre ces personnages dans les ruelles torturées de Londre, dans le petit quartier de Lambeth. J'ai aimé les descriptions de la vie ouvrière. J'ai aimé l'aspect fantastique avec les descriptions du cirque et de son spectacle si peu habituel à l'époque. J'ai aimé retrouvé un accent populaire dans la bouche des personnages. Et j'ai aimé leurs liens, l'amour naissant entre Jem et Maggie, l'amitié entre Maggie et Maisie et les liens fraternels de Jem et Maisie. Une bien belle fresque qui a malheureusement du se terminer ! Plus j'y repense et plus je me dis que je n'étais pas loin du coup de coeur !