Freedom - Jonathan Franzen

J'avais très envie de lire ce roman mais une fois reçue chez moi, j'ai hésité à le commencer. Il me faisait un peu peur, je craignais qu'il ne soit triste, je craignais d'être engluée dans les presque 800 pages qui le composent. Mais bon, il a bien fallu se lancer ! Et je ne l'ai pas regretté. J'ai vécu au rythme de Patty, Walter et Richard pendant quelques jours. Et il m'a fallu autant de jours pour me décider à faire ce billet parce que je ne sais par quel bout le prendre !

Nous démarrons ce roman avec Patty et Walter mariés, couple sans histoire et un peu bourgeois, étriqué. Leur fille aînée réussit ses études mais leur fils cadet Joey file un mauvais coton. Etouffé par l'amour envahissant de sa mère, il décide de s'installer chez les voisins. Ce sera le choc qui fera craquer toutes les fissures de Patty et fera volet en éclats sa vie. Revenant sur sa jeunesse, nous apprendrons comment elle s'est retrouvée mariée avec Walter. Nous découvriront Eliza, sa meilleure amie exclusive mais surtout Richard, le meilleur ami de Walter. Rocker et séduisant alors que Walter est calme et gentils, les deux amis sont opposés en tout. Et Patty sera écartelée entre ses désirs. 

Entre amitiés et amours, l'auteur nous brosse le portrait d'hommes et de femmes banals avec leurs interrogations et leurs doutes. J'ai aimé que personne ne soit un héros, j'ai aimé que personne ne soit foncièrement gentils ou méchant mais qu'ils doivent faire avec ce qu'ils ont, ce qu'ils ressentent. J'ai aimé découvrir Joey, le fils de Patty et Walter, découvrir que lui aussi est tiraillé entre ses envies mais qu'il saura faire des choix, qu'il saura reconnaître ses erreurs. J'ai aimé le rôle de Richard, son sacrifice, son coté auto-destruction et artiste en berne à la Hank Moody dans Californication.

Bref, j'ai beaucoup de mal à vous parler de ce roman, je ne sais pas vous expliquer ce que j'y ai trouvé, ce qui m'a plu. Peut-être la franchise de l'auteur, sa description des relations, réaliste, presque désabusée sans être cynique. Le regard froid d'une femme sur sa vie. Ce n'est pas un roman qui vous enchante, ni un roman noir, c'est un roman sur la vie qui a su trouvé un écho en moi, qui a su me marquer.

Certainement le roman qui, pour l'instant, m'aura le plus séduite concernant le prix du meilleur roman Points. 

"Les parents sont programmés pour vouloir le meilleur pour leurs enfants, quel que soit ce qu'ils reçoivent en retour. C'est ça l'amour, non? Mais en fait, si on y réfléchit bien, c'est une idée étrange. Parce que nous savons comment les gens sont vraiment. Egoïstes, peu clairvoyants, égotistes et avides. Pourquoi le fait d'être un parent, en soi et pour soi, conférerait d'une manière ou d'une autre une supériorité de caractère sur tous les autres ?"