lundi 14 janvier 2013

Accabadora - Michela Murgia



C'est le billet d'Adalana qui m'avait définitivement convaincue de lire ce roman, alors quand j'ai su que je ferai partie du jury pour le prix du meilleur roman Points et qu'il faisait partie des premiers romans sélectionnés, je n'ai pas caché ma joie ! C'est le premier des 3 livres reçus que j'ai décidé de lire et vraiment je ne le regrette pas ! J'ai beaucoup apprécié cette lecture, je me suis plongée en Sardaigne quelques décennies plus tôt pour rencontrer la petite Maria Listru.

Quatrième fille d'Anna Teresa Listru, bien vivante, Maria est pourtant fille adoptive de Tzia Bonaria Urrai, fill'e anima. A notre époque, rien que cette double filiation est troublante. Pourtant, en cette époque et en Sardaigne, la pratique est courante. Ne connaissant pas l'amour dans une famille comportant trop de filles, Maria se retrouve soudain fille unique.

"Arrivée, quant à elle, trop tard dans le ventre de sa mère, Maria s'était habituée à être le cadet des soucis d'une famille qui n'en avait que trop. Et voilà qu'elle expérimentait auprès de Tzia Bonaria la sensation insolite d'être importante."

Mais contrairement à ce que croit Maria, Tzia Bonaria n'est pas seulement la couturière du village. C'est aussi l'accabadora, la vieille femme en noir qui vient la nuit dans les foyers pour soulager les personnes mourantes de leurs souffrance. 

C'est un roman qui évoque l'Italie chantante, le soleil, les pâtisseries, mais aussi une histoire de femmes, de relation mère-filles, de courage, de passage à l'âge adulte. Finalement, j'ai beaucoup de mal à vous en parler, c'est un roman court, et à trop vous le décrire, j'ai peur de vous priver de sa magie. Parce qu'il est magique et m'évoque tout à la fois Le coeur cousu de Carole Martinez et La Couturière de Frances de Pontes Peebles. La seule différence avec ces romans, c'est que l'on ne suit pas Maria toute sa vie, mais seulement un bout de chemin, une partie importante de sa vie. 

"Maria l'ignorait, mais c'était la nuit, lors de ces nuits ordinaires où l'absence de sommeil ne peut être attribuée au moindre péché, que Tzia Bonaria était le plus présente. Elle pénétrait dans sa chambre, s'asseyait devant le lit et regardait dormir cette fillette qui se croyait la première de ses préoccupations sans connaître encore le fardeau qui consistait à en être l'unique."


7 commentaires:

Une Comète a dit…

Un joli livre, mais je n'a pas été embarquée !

bladelor a dit…

Suis pas trop tentée, enfin du moins pour le moment. J'ai envie de grand nord ces temps-ci ! ;-)

béatrice a dit…

Si ça t'évoque "cœur cousu", je vais le chercher aussitôt!

L'or des chambres a dit…

Dans ma LAL bien sûr, beaucoup d'entre vous font une référence au Coeur cousu alors forcément, comment résister... Le Coeur cousu à été un tel coup de coeur pour moi !!

Sandy a dit…

@ Une comète : j'ai vu ton avis oui ! On verra si on s'accorde sur Freedom ! je le commence demain !

@ Bladelor : Haaaa !!! Alors ma belle, il FAUT que tu lises Au nord du monde de Marcel Theroux ! En plus il est dans ta PAL ! ;o)

@ Béatrice : je voulais justement te le conseiller par mail !

@ L'or : C'est pas aussi fort que Le Coeur cousu tout de même (un roman tellement à part !) mais une belle découverte tout de même !

Syl. a dit…

C'est dur de rettraper le retard d'1 mois ! mais je ne peux laisser ce billet... car j'ai aimé lire ce livre. J'en garde un très bon souvenir.
(Merci pour la carte ♥)

Sandy a dit…

@ Syl : ça ne m'étonne pas que tu ai aimé !
(avec plaisir !)