mercredi 24 octobre 2012

L'(autre) homme de ma vie - Stephen McCauley



Difficile de parler de ce roman... déjà, il m'a fallu presque 15 jours pour arriver à bout des 300 pages... un record de lenteur du aux vacances (on ne peut pas être partout à la fois !) Le roman est construit sous forme de mini-chapitre, parfois d'une page ou deux, accolés les uns à la suite des autres. Ainsi, une même scène peut être découpée en plusieurs chapitres et j'ai eu l'impression finalement, d'une continuité durant tout le roman.

Pour vous en dire un peu de l'histoire... Richard Rossi est un cadre RH à Boston. Homo, il vit avec son compagnon depuis plusieurs années. Sa petite routine s'écoule tranquillement entre son travail, son homme, Conrad, ses heures perdues à souffrir dans les clubs de sport (il est inscrit à 2 salles !) et son amant, Benjamin. Celui-ci est un homosexuel refoulé, marié, 2 enfants, il tente de garder un équilibre entre sa "vie public" et ses envies profondes. Richard se plait à penser qu'il fait partie de cet équilibre et que leur relation les aide chacun à construire leur couple respectif... 

Mais sa routine se fissure lorsqu'il découvre que Conrad a lui aussi un amant, qui prend de plus en plus d'importance. Au départ, blessé qu'il n'est pas su le lui cacher correctement, Richard comprend que Conrad est prêt à remettre en question leur "arrangement" et il ne se sent plus en sécurité. Pour compléter la boucle, il fait face à des difficultés au travail qui l'obligent à revoir ses priorités. 

L'ambiance du roman est à la fois nostalgique et cynique. Richard nous semble sans arrêt au-dessus de ses propres sentiments, de ses propres envies tellement il tient à se protéger de la peine et de la douleur. Mais petit à petit, cette carapace se craquèle et révèle un homme extrêmement sensible. Sans vraiment savoir où j'allais, je me suis faite embarquer dans sa vie en à peine quelques pages. J'ai aimé le rythme lent, autocentré sur le narrateur qui pourtant accorde énormément d'attentions à ceux qui l'entourent.

"Je n'avais jamais vraiment cru à la possibilité d'entretenir la passion amoureuse dans une atmosphère de tendresse débordante. C'est l'amour qui, selon moi, tue le désir dans toutes les relations."

"Chacun se projette dans une fiction, se berce d'une illusion quelconque, s'imaginant un talent ou un potentiel inexploré. La plupart des gens s'y accrochent comme à une bouée, alors que l'obsession qui va avec est souvent ce qui nous entrave et nous empêche d'atteindre un autre objectif, de moindre envergure, certes, mais plus réaliste."

6 commentaires:

Syl. a dit…

Etrange que tu aies mis 15 jours à le lire. Il me paraît plaisant. Je ne dis pas non.

bladelor a dit…

Je n'ai lu qu'un roman de l'auteur mais celui-ci est tentant.

patacaisse a dit…

Je fuis mais j'ai été ravie de lire ton articles ;-)

Sandy a dit…

@ Syl : Avec les vacances, je n'arrivais pas à trouver le temps de lire ! D'où les 15 jours ! Mais je confirme, il est plaisant !

@ Bladelor : oui, j'ai noté celui que tu avais lu aussi, dont l'idée de départ me plait bien !

@ Patacaisse : mais pourquoi fuir ?!

Adalana a dit…

Ça me tente bien, je note !

Sandy a dit…

@ Adalana : tu devrais aimer !