Troubles Intentions - Les fantômes de Maiden Lane #1 - Elizabeth Hoyt

Voilà une romance qui aura eu le don de m'agacer !! Et ce, très rapidement ! Imaginez tout d'abord que l'héroïne s'appelle Tempérance ! Déjà j'aurais du me méfier ! Mais quand j'ai lu que ses deux soeurs s'appellaient Verity et Silence (ce qui me faisait mourir de rire à chaque fois car ça me rappelait un sketch de Coluche !) et que son frère s'appelle Winter, là j'ai senti le traquenard ! (et l'auteur qu'a même pas réussi à nous placer un "Winter is coming" !! Avec un nom pareil pourtant !!)

Avançons ! Tempérance est donc une jeune veuve (son mari était un saint !) sans enfant, qui se dévoue corps et âme avec son frère (Winter donc) pour tenter de maintenir l'orphelinat créé par leur père récemment décédé. Mais l'argent manque (comme toujours) alors que les orphelins affluent dans ce quartier miteux de Londres. Or un soir, Tempérence rencontre le fameux Lazare Huntington, lord Caire, un homme avec une affreuse réputation (imaginez donc, il aime attacher et bander les yeux des prostitués qu'il honore !! Un vilain monsieur donc... mais vous verrez que Tempérance peut être une vilaine fille, ils ont donc de beaux jours devant eux !) En l'occurrence, Lazare a besoin de Tempérance pour se rendre dans certains quartiers qu'elle connaît bien. Il ne lui avoue pas tout de suite, mais en fait, il cherche le meurtrier sauvage de sa dernière maîtresse. Pas parce qu'il l'aimait (non, il est dépourvu de tout sentiment bien sur) mais parce que franchement, aller massacrer sa maîtresse, il considère que ça ne se fait pas !) En échange, il l'intronisera dans la bonne société pour qu'elle puisse y chercher un bienfaiteur pour l'orphelinat.

Bref, à peine sont-ils dans la même pièce, que l'un comme l'autre ne pense qu'à bai*** (ce qui me paraît toujours aussi peu crédible) et l'auteur aura soin de filer la métaphore du plaisir avec une gorgée de thé et une tartelette aux prunes juteuse (je vous fais pas un dessin, vous voyez la scène ?!) Jusque là, hormis, des clichés gros comme ma PAL, il n'y avait pas de quoi fouettez une lectrice me direz-vous... Mais ce qui m'a le plus énervée, ce sont les rappels constants à la religion et au statut de vilaine fille de Tempérance. 

"Elle sursauta, sous le choc, puis l'intrusion de sa langue dans sa bouche réveilla ses instincts de pécheresse, et elle se surprit à lui rendre son baiser."

Je sais bien que la religion et la moral étaient surpuissantes à cette époque et que dévoiler une cheville était un acte pornographique mais bon franchement, lire ce genre de phrase, j'ai beaucoup de mal ! Heureusement, Tempérence est aussi dévote que mauvaise fille, du coup, les rencontres avec lord Caire sont plutôt sexy !

"Pendant neuf ans, elle avait soigneusement évité toute fréquentation masculine pour ne pas succomber a ses désirs immoraux. Et voilà qu'elle se retrouvait assise en face d'un homme plus séduisant que tous ceux qu'elle avait connus jusqu'ici ! Et qui savait exactement comment réveiller ses démons. La vérité, c'est qu'elle mourait en effet d'envie de s'agenouiller devant lui et de le prendre dans sa bouche.

Mais c'était un acte purement charnel, qui n'avait plus rien à voir avec un désir légitime de reproduction.

Elle devait donc se l'interdire, car c'était un péché."

Voilà le genre de réflexions qui m'horripile !! Mais pas de panique, dans la même soirée la demoiselle n'hésitera pas à "jeter la morale aux orties" pour de petites galipettes avec lord Caire ! C'est d'ailleurs ce qu'ils font de mieux ! Du coup, si les couples suivants sont dans la même lignée... je pense tout de même lire la suite ! Shame on me ! ;o)

Au passage, un personnage m'a grandement intrigué ! Il s'agit d'un brigand nommé Mickey O'Connor. En gros, il dévalise le bateau de marchandise du mari de Silence pour je ne sais plus quelle raison, et Silence ne trouve rien de mieux à faire que d'aller seul dans son antre, le soir, afin de défendre la cause de son mari ! Elle lui demande donc de rendre les marchandises... mais en échange O'Connor lui demande de rester la nuit sur place. Elle devra repartir le lendemain les cheveux défaits et sans corset, comme une prostituée. Le jour même, la marchandise est rendue mais la réputation de Silence est perdue, personne ne veut croire que O'Connor ne l!a pas touché, ni son mari, ni sa soeur la sainte Tempérance !

"Quand elle avait assuré à Mickey O'Connor que son mari l'aimait vraiment, il avait souri et répondu : "S'il vous aime, il vous croira."

Quelle idiote elle avait été !

Quelle idiote."

Que voulez-vous... ce petit O'Connor... il m'interpelle !! ;o)